information

Pour un contenu pertinent pour votre communauté en Ontario, veuillez sélectionner votre région

Regardez-moi maintenant : Binta

Binta est assise sur un banc extérieur en bois. Elle porte une chemise et des lunettes.
« Je me suis donné comme objectifs d’être à la hauteur des attentes afin de rester performante, d’atteindre les objectifs et d’avoir la capacité, la confiance de relever de nouveaux défis qui sont raisonnables. Je ne souhaite pas me limiter en raison de mon handicap. » – Binta.

Binta vit avec vision partielle depuis 5 ans. Atteinte de glaucome, elle a subi plusieurs chirurgies et sa perte de vision lui a aussi fait perdre son emploi.

Le programme Ouvrir les portes du travail d’INCA a été très motivant pour elle, puisqu’il l’a aidée à entrevoir les perspectives d’emploi et de réaliser qu’elle avait encore des chances sur le marché du travail. Ce qui était très important pour elle, afin de sentir qu’elle contribue à la société.

Non sans embûche, elle est maintenant conseillère senior à la Banque Nationale du Canada. Elle a accepté de nous partager son histoire de succès afin de donner espoir aux chercheurs d’emploi aveugles et sensibiliser les employeurs.

 

---

 

Quelle a été votre expérience en matière de recherche d'emploi en tant que Canadienne vivant avec une limitation visuelle ?

J’ai fait les démarches habituelles, sauf que j’ai ciblé uniquement les entreprises qui stipulaient clairement qu’elles sont ouvertes aux personnes ayant une limitation visuelle, afin de me donner plus de chances. Je me sentais aussi plus en confiance d’y postuler.

Au début du processus, je ne mentionnais pas ma limitation visuelle afin d’éviter de me faire stigmatiser et mettre toutes les chances de mon côté. Je faisais ainsi jusqu’à ce que la situation l’impose (par exemple, lorsque je devais faire des tests rapides sur ordinateur, que j’avais des problèmes d’inversion de couleur ou que j'avais besoin d’un de clavier grossissant, etc.)

 

Si vous rencontriez quelqu'un pour la première fois, comment résumeriez-vous votre travail ?

Je prends en charge des clients par téléphone par une analyse de leur dossier, leurs besoins et je leur apporte la solution adaptée pour un impact positif sur leurs finances. Je dois être à l’écoute, conseiller le client pour qu’il adopte de bonnes habitudes de gestion de ses finances.

J’aime beaucoup l’interaction avec les clients.  J’ai aussi beaucoup de satisfaction lorsque je les aide à rétablir leur situation financière, leur évite les conséquences de procédures de recouvrement des créances ou encore les aide à reconstruire leur bureau de crédit.

 

Parlez-nous d'un des moments de fierté que vous avez vécu dans votre fonction.

Les moments dont je suis la plus fière, ce sont les fois où j’ai réussi à convaincre des clients de conclure des ententes de paiements qu’ils respectent, et donc à les faire adhérer à adopter définitivement une gestion saine de leurs finances. Et cela, grâce à la relation de confiance que j’ai établie avec le client, à travers l’écoute attentive et la considération que je lui témoigne.

 

Quels sont les objectifs professionnels que vous vous êtes fixés ?

Je me suis donné comme objectifs d’être à la hauteur des attentes afin de rester performante, d’atteindre les objectifs et d’avoir la capacité, la confiance de relever de nouveaux défis qui sont raisonnables. Je ne souhaite pas me limiter en raison de mon handicap.

 

Veuillez partager les détails des barrières d’attitude que vous avez rencontrés.

Je peux facilement être éblouie par la lumière du jour à travers la fenêtre ou la baie vitrée, ou même l’éclairage. Et tout de suite, mes interlocuteurs (collègues, gestionnaires), pensent pour moi avec la bonne intention de m’aider et posent des actes qui ne sont pas forcément les meilleurs pour moi, par ignorance.

Aussi, à la vue de ma canne blanche, les gens pensent souvent que je suis aveugle totale.

Bref, les stéréotypes et l’ignorance ne facilitent pas les choses pour nous. Il faut souvent user d’astuces et de subtilités pour arriver à se faire comprendre sans se victimiser et inspirer la pitié.

 

Si vous pouviez donner un conseil aux employés qui ont un collègue ayant une limitation visuelle, que diriez-vous ?

Juste demander à son collègue deux choses : as-tu besoin d’aide et si oui, comment veux-tu que je t’aide, et ensuite être à l’écoute afin de s’assurer de l’aider de la façon la plus optimale.

 

Si vous pouviez donner un seul message aux employeurs concernant le travail avec les Canadiens ayant une limitation, que diriez-vous ?

Faites-nous confiance, et donnez-nous une chance, comme à tous les candidats de vous démontrer que nous sommes capables d’offrir la même qualité de travail avec rigueur et professionnalisme.

 

Une dernière chance à ajouter?

Pour moi, travailler, c’est exister, c’est ne pas rester en marge de la société, c’est être considéré, c’est presque vital!