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Regardez-moi maintenant : Ann Harnish

Ann Harnish adore travailler dans le domaine de la santé mentale. Si on lui demandait, elle vous dirait que c'est sa destinée. Lorsqu'elle a commencé à perdre la vision à cause d'une rétinite pigmentaire, elle a fait une dépression et avait des idées noires - elle craignait de perdre son emploi si elle parlait à son employeur de la détérioration de sa vision. Avec l'aide du programme Ouvrir les portes du travail d'INCA, Ann a acquis la confiance et les outils nécessaires pour continuer à effectuer un travail qu'elle aime - et elle s'épanouit.

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Parlez-nous de votre emploi.

Je suis travailleuse en soins de santé pour la Metro Community Housing Association, où j'aide les adultes atteints de maladie mentale dans un établissement de soins résidentiels.

 

Ann Harnish, se tenant debout à l’extérieur en face de fleurs roses, souriant à la caméra.
"C'est plus qu'un simple travail pour moi. C'est ma passion. Je suis faite pour cela." – Ann

Qu'est-ce que vous aimez dans votre travail?

Je n'ai pas l'impression de travailler. J'ai l'impression de me rendre dans mon autre maison. Je passe des heures avec des gens extraordinaires. Lorsque je pars au travail, je vais passer du temps avec mon autre famille. Nous rions, pleurons et faisons tout ensemble. Ils m'ont tellement appris. Non seulement je fais partie de leur vie, mais aussi de celle de leur famille. Nous constituons une grande famille.

 

Racontez-nous l'un des plus grands moments de fierté que vous avez vécu dans votre rôle.

C'était la fête des mères en 2016. Je n'ai jamais aimé ce jour, car je n'ai jamais pu avoir d'enfants, donc cela me rend parfois triste. J'étais assise dans la cuisine au travail et j'ai entendu derrière moi : «  Bonne fête des mères, Ann ». Je me retourne pour dire à l'un des résidents : « Tu sais que je ne suis pas une mère, pourquoi me dis-tu cela? » Et il m’a répondu : « Tu es notre mère, tu prends soin de nous tous. Tu te fais du souci pour nous. Nous t’aimons Ann. » Là, je fonds en larmes. Je me lève d'un bond, je le serre très fort dans mes bras et je lui dis qu'il m'a offert le meilleur cadeau de fête des mères qui soit et que j'aime chacun d'entre eux. Cela m’a vraiment touché. Je ne l'oublierai jamais.

 

Vous êtes-vous fixé des objectifs professionnels?

Mon but est de continuer à travailler dans le domaine de la santé mentale aussi longtemps que possible. Je sens que je fais une différence chaque jour. C'est plus qu'un simple travail pour moi. C'est ma passion. Je suis faite pour cela.

 

Quels ont été, le cas échéant, les plus grands défis que vous avez dû relever à l’égard d’un emploi?

Mon plus grand défi a été d'annoncer à mon agence que j'avais une perte de vision. J'étais terrifiée à l'idée qu'ils ne me soutiennent pas et que je doive quitter ce que j'aime vraiment faire. Mais lorsque j'ai rencontré mes employeurs, ils se sont montrés compréhensifs et accommodants. Ils m'ont dit qu'ils allaient me soutenir. Honnêtement, j'ai pleuré quand ils ont dit cela. J'étais tellement reconnaissante de savoir que je pouvais continuer à faire ce que j'étais destinée à faire. Ensuite, lorsque je suis allée au travail et que j'ai expliqué à mes collègues que j'aurais besoin de certaines mesures d’adaptation, ils étaient tout à fait disposés à m'aider. J'ai eu des conversations avec de nombreux résidents pour leur expliquer ce qui se passait et ils m'ont tous dit qu'ils m'aideraient aussi avec tout ce dont j'avais besoin. Tout le monde veille sur moi. Ils me signalent les dangers ou les obstacles si je ne les remarque pas, mais ils ne me traitent pas différemment. J'ai beaucoup de chance de pouvoir compter sur eux et sur leur aide.

 

Comment le programme Ouvrir les portes du travail d'INCA vous a-t-il aidé?

Le programme m'a beaucoup aidé dans mon emploi actuel. Le personnel d'INCA et de Réadaptation en déficience visuelle Nouvelle-Écosse a visité mon lieu de travail pour évaluer l'installation et mes tâches. Ils ont suggéré un nouvel éclairage et d'autres outils pour m'aider. L'équipe a également organisé une séance d'information sur la perte de vision pour mes collègues.

 

Avez-vous déjà été confronté à des obstacles comportementaux - tels que les stéréotypes, la pitié, l'ignorance ou le sentiment d'infériorité - lors d'un entretien d'embauche ou au travail?

Une fois, j'ai été mis dans l'embarras par une collègue de travail. Elle m'a demandé : « Alors, à quel point es-tu aveugle? » Je lui ai répondu que je ne voyais rien sur les côtés. Puis, elle a continué à se déplacer en disant : « Tu me vois maintenant.  Peux-tu me voir maintenant? » Je lui ai expliqué que je pouvais la voir en la regardant directement, mais pas en regardant vers l'avant. De nouveau, elle s'est avancée et a demandé "Peux-tu me voir maintenant?". Pendant ce temps, il y avait des gens qui regardaient cet échange. J'étais gênée, car tout le monde n'était pas au courant de ma perte de vision. Je me suis éloignée dans un endroit calme, je me suis assise tranquillement et j'ai pleuré en faisant une crise d'angoisse. Certaines personnes ont pu penser que j'étais trop sensible, mais cela m'a vraiment blessée.

 

Si vous pouviez transmettre un message aux employeurs concernant le travail avec des Canadiens ayant une limitation visuelle, que diriez-vous ?

Tout n'a pas besoin d'être fait avec la vision. Il y a tant de choses que nous pouvons faire avec les outils et la formation appropriés. De plus, le partage des tâches est une excellente option. Ne laissez pas mon handicap mettre en doute mes autres forces. Avec les bons outils, les personnes ayant une limitation visuelle sont tout à fait capables de bien réussir.