Par Victoria Nolan, chef, Relations avec les intervenants et mobilisation communautaire
Dans mon rôle de responsable des relations avec les intervenants et de la mobilisation communautaire du Programme des chiens-guides d'INCA, je supervise la défense des droits des chiens-guides, mais je dois aussi défendre au quotidien mes propres droits d’utilisatrice d’un chien-guide. Certains jours, je veux simplement vivre ma vie sans souci et ne pas m'inquiéter d'essuyer une contestation ou à devoir expliquer que j'ai le droit légitime de sortir en public avec mon chien-guide.
J'ai développé mes stratégies d'adaptation – depuis la mémorisation de mon itinéraire et de mes déplacements dans les magasins et les restaurants, jusqu'à la création d'une communauté d’endroits où je sais que je n’importunerai personne par la seule présence de mon chien-guide. Il m’a fallu des années pour en arriver là, mais maintenant en raison de la COVID-19 il me semble que je dois tout recommencer.
Je crains que des entreprises essaient illégalement de nous refuser l'accès en raison de nouvelles politiques. De plus, je m'inquiète pour mon chien-guide et de sa façon de réagir aux nouvelles consignes mises en place.
Les chiens-guides comprennent qu’ils doivent conduire leur maître à une porte. Ils n’ont toutefois pas la notion des panneaux sur les portes et des flèches au sol qui indiquent aux personnes où attendre et dans quelle direction aller. Ils ne saisissent pas non plus qu'il y a une file d'attente qui longe le bâtiment et que les personnes qui nous précèdent attendent pour entrer. Ils ne savent pas non plus qu'il y a maintenant une porte pour entrer et une porte pour sortir, et qu'il faut respecter une distanciation sanitaire de deux mètres entre les personnes.
Aujourd'hui plus que jamais, en tant qu'utilisateurs de chiens-guides, nous devons défendre nos droits afin de faire comprendre aux entreprises et aux autres consommateurs que toutes ces consignes sont nouvelles pour nos chiens-guides. Nos chiens-guides ont besoin de notre patience pour leur donner le temps d’appréhender ce nouveau monde.
Mais vous pouvez aussi les aider. Si vous voyez quelqu'un accompagné d’un chien-guide, n'hésitez pas à lui demander : avez-vous besoin d'aide? Ces quatre petits mots peuvent changer la donne d’une personne en difficulté.