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Réponse de la Fondation INCA : Consultation sur les obstacles aux petites et moyennes entreprises – Juin 2020

Contenu principal

Nous sommes heureux de saisir cette occasion pour répondre à la consultation du gouvernement provincial intitulée « Aménagement de la stratégie pour la réussite des petites entreprises de l’Ontario ». Environ 681 000 Ontariens présentent une perte de vision. En outre, un Canadien sur six en âge de travailler - aveugle ou ayant une perte de vision - est travailleur autonome. Cette évolution vers le travail indépendant est parfois le fruit d'une passion, mais souvent une nécessité pour notre communauté. Selon l’Enquête canadienne sur l’incapacité (ECI) de 2017 de Statistique Canada, 22 % des Canadiens ayant une perte de vision grave ou très grave sont considérés comme ayant un faible revenu, selon la mesure du panier de consommation (MPC), contre 8,7 % de la population générale qui est considérée comme ayant un faible revenu. 

Les entrepreneurs font face à des défis uniques, et les entrepreneurs ayant une perte de vision sont souvent confrontés à des obstacles supplémentaires. Notre réponse souligne les obstacles avec lesquels de nombreux membres de notre communauté doivent composer et formule des recommandations à l'intention du gouvernement provincial. Au cours de notre consultation, un bon nombre des questions soulevées étaient récurrentes chez les travailleurs indépendants ayant une perte de vision, mais il ne faut pas pour autant considérer notre démarche comme une analyse exhaustive des défis que doivent relever les propriétaires de petites entreprises aveugles ou ayant une perte de vision.

Contexte : Perte de vision et entrepreneuriat 

Un Canadien sur six en âge de travailler, aveugle ou ayant une vision partielle, est travailleur indépendant. C'est le double de la moyenne nationale canadienne quant au pourcentage de travailleurs indépendants. 

  • Les travailleurs indépendants canadiens ayant une perte de vision gagnent un revenu de ménage inférieur de 7 600 $ (en moyenne) à celui des personnes qui travaillent, mais ne sont pas à leur compte (61 200 $, contre 68 800 $). 

Notre réponse aborde cinq points clés :

  1. Financement
  2.  Accessibilité 
  3. Sensibilisation
  4. Compétitivité 
  5. Technologie

Point un : Financement

Lorsqu'on les a interrogés sur les possibilités de financement du gouvernement dont ils avaient bénéficié, la majorité des participants ont déclaré ne pas avoir connaissance de financements d'entreprises existants par le gouvernement (p. ex. subventions et prêts). En outre, ils ne savaient pas où trouver ces programmes et comment faire demande. Ceux qui étaient au courant affirmaient qu'ils trouvaient le processus de demande ardu et compliqué, ou que les critères étaient trop restrictifs, et que le plus souvent ils n'étaient pas admissibles. Par conséquent, beaucoup ont estimé qu'il était plus facile de demander un prêt bancaire, malgré des conditions étaient moins favorables. En ce qui concerne les services d’expédition et de la livraison à la porte - qui a gagné en popularité dans le contexte de la COVID-19 - peut être difficile pour les personnes ayant une perte de vision. 

Recommandations:

  • Les demandes de subventions et de prêts devraient être simplifiées - le langage devrait être clair et précis.
  • Il conviendrait de mettre l'accent sur la promotion des possibilités de financement existantes, soit par les médias sociaux, des campagnes publicitaires, des annonces ou d'autres formes de marketing.
  • Un bon nombre de nos répondants ont déclaré qu'ils n'avaient pas besoin de programmes de prêts plus importants en raison de la petite taille de leurs entreprises. Le nombre de microcrédits disponibles devrait être augmenté et la priorité devrait être accordée aux petits prêts plus qu’aux prêts plus grands. Ces microcrédits pourraient servir de financement « d’appoint » pour les dépenses nécessaires, mais que les propriétaires de petites entreprises ne peuvent pas toujours se permettre, et il devrait y avoir moins de conditions d'admissibilité. 
  • Les propriétaires de petites entreprises ayant une perte de vision pourraient bénéficier d'un soutien financier, notamment (mais sans s'y limiter) : 
    • un répit sur les frais de port;
    • des rabais sur certains permis d'exploitation d'un commerce et certaines licences professionnelles. 

Point deux : Accessibilité

Les participants ont déclaré que l'inaccessibilité des sites Web crée un obstacle. Par exemple, certaines personnes ont estimé qu’en naviguant sur des sites Web gouvernementaux et en cliquant sur des liens vers des sites tiers menait à des pages non accessibles ou dont la légitimité était douteuse. En outre, les personnes voyantes doivent souvent aider à effectuer certaines tâches liées à l'entreprise, telles que les illustrations et les photos professionnelle sur les sites Web. Cependant, l'embauche de ce type d'aide ajoute un poids financier supplémentaire aux entrepreneurs ayant une perte de vision, alors que les entrepreneurs voyants n'ont pas nécessairement ces frais additionnels. Enfin, les participants ont déclaré que l'enregistrement d'un numéro d'entreprise pouvait être trop complexe à demander. Une personne a dit qu'elle avait besoin de son comptable pour demander son numéro de TVH car elle pensait que le processus était inaccessible. 

Recommandations:

  • S'assurer que toute l’information sur le site Web du gouvernement de l'Ontario est accessible et indiquer si les sites qui sont reliés par hyperlien ou approuvés sur le site Web du gouvernement appartiennent à des tiers. 
  • S’assurer que les dispositifs de sécurité comme les CAPTCHA (systèmes de vérification humaine qui impliquent souvent la lecture et la saisie de combinaisons aléatoires de lettres et de chiffres) sont accessibles - le dispositif audio d'accompagnement doit être clair et facile à utiliser. Toutes les images et logos doivent être accompagnés de descriptions sous forme de texte alternatif et/ou de légendes; tous les textes, images et autres aspects des pages Web doivent être entièrement accessibles à l’aide de lecteurs d'écran et de loupes.
  • Rendre les vérifications d'accessibilité gratuites ou les proposer à tarif réduit aux propriétaires de petites entreprises. Cela aiderait les petites entreprises à devenir plus accessibles, sans poids financier supplémentaire. 
  • Créer un fonds d'embauche à l'intention des petites entreprises afin qu'elles puissent recruter des talents dans le milieu des personnes handicapées pour diversifier leurs équipes et donner aux personnes en situation de handicap la possibilité de travailler dans tous les secteurs de l'économie.  
  • Réduire les formalités administratives en rationalisant le processus de demande de numéros de TVH. 

Point trois : Sensibilisation

Les participants ont également fait valoir qu'ils ne savaient pas où trouver des centres d'affaires près de chez eux, des consultants ou des mentors, ni où trouver de l’information sur les différents règlements, licences et processus à connaître pour lancer leur entreprise dans la province. 

Recommandations:

  •  En plus de promouvoir les ressources et les événements auprès des bénéficiaires potentiels, le gouvernement provincial devrait les faire connaître à des organismes comme la Fondation INCA, afin que nous puissions les communiquer dans notre communauté. 
  • Lorsque les travailleurs indépendants reçoivent leur numéro d'entreprise, un dossier d'information devrait l’accompagner. Ce dossier pourrait contenir par exemple : des ressources au sujet de l'octroi de licences, la vente d'actions et d'autres questions financières, la fiscalité, la transition vers un nouveau propriétaire, des contrats de base et des types de contrats, des questions juridiques, de l’embauche et la rétention de divers talents, tels que les professionnels en situation de handicap, et de l'accès à des cours ou du matériel gratuits sur les aspects fondamentaux d’une entreprise.
  • Offrir un appui financier aux entrepreneurs qui souhaitent conserver l'ancien propriétaire de l'entreprise en tant que conseiller, membre du personnel ou mentor. 

Point quatre : Compétitivités

Les entrepreneurs ont déclaré se sentir désavantagés par rapport aux grandes entreprises lorsqu'ils soumissionnent pour des contrats, en raison de la reconnaissance de la marque, notamment les appels d'offres de marchés publics avec des entités gouvernementales. Ensuite, de nombreux propriétaires d'entreprise ayant une perte de vision souhaitent ardemment l'accessibilité à leur propre lieu de travail, mais ils ne peuvent pas se permettre certaines mesures d'adaptation. Il faudrait des vérifications d'accessibilité de leur entreprise ou un investissement dans des efforts de recrutement pour amener des personnes talentueuses ayant des capacités diverses à l’interne et leur procurer des mesures d’adaptation. Enfin, ceux qui vivent en dehors des grandes villes comme Toronto et Ottawa ont le sentiment que les clients potentiels ont souvent une idée préconçue de leur entreprise qui est celle d'un « petite ville ».

Recommandations:

  • Offrir une aide financière à l'embauche de professionnels qui aideraient à l'aspect visuel des entreprises ou à la sous-traitance de mesures de soutien pour d'autres obstacles liés au handicap. Par exemple, offrir une subvention à l’embauche d’un chauffeur-livreur ou d’un photographe.
  • Revoir les pratiques en matière d'appels d'offres et de demandes de propositions afin que les petites entreprises puissent bénéficier d'un changement équivalent lorsqu'elles soumissionnent pour des marchés publics. 
  • Offrir des ressources qui ne sont peut-être pas disponibles dans les petites communautés, mais qui existent dans les grandes villes. Par exemple, les coûts réduits du transport vers les centres d'affaires.

Point cinq : Technologie

Certains participants se sont heurtés à des obstacles lors de l'adoption de nouvelles technologies, que ce soit sous la forme de logiciels et de matériel ou de mises à jour d'appareils. Par exemple, une personne a dû apprendre de nouvelles commandes au clavier après une mise à jour de son ordinateur, ce qui a entraîné une perte de temps pour son entreprise parce qu'elle n’avait pas accès à un service de TI. 

Recommandations:

  • Financer la formation technologique des personnes en situation de handicap, notamment les personnes ayant une perte de vision, qui créent ou gèrent une entreprise. 
  • Offrir des escomptes sur des services comme les services de production de sites Web accessibles. 

Nous tenons à remercier le gouvernement provincial d'avoir mené ces consultations et de s'être efforcé de créer dans la province un environnement plus favorable aux propriétaires de petites entreprises. En augmentant les possibilités pour un large éventail de propriétaires de petites entreprises, y compris les personnes aveugles et ayant une perte de vision, l'Ontario s'assurera d'être totalement ouvert aux affaires. 

Personne-ressource 
Kat Clarke 
Défense des droits et affaires gouvernementales 
Fondation INCA (Ontario et Québec) 
kat.clarke@cnib.ca

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