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Quatre-vingt-dix ans plus tard, le processus de vote n’est toujours pas accessible au Canada

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La Charte canadienne des droits et libertés confère aux citoyens canadiens le droit de vote. Cependant, pour de nombreux Canadiens vivant avec une perte de vision, voter n’est pas aussi simple que d’entrer dans un isoloir et de cocher un nom sur un bulletin de vote. Il s’agit d’un processus inaccessible qui ne comporte que peu ou pas de secret, mais comporte de nombreux obstacles.

Pour marquer la Journée internationale des personnes handicapées du 3 décembre, INCA compte sensibiliser le public à l’inaccessibilité du processus de vote au Canada et aux changements que revendiquent les personnes vivant avec une perte de vision.

Lui Greco, debout dehors par une journée ensoleillée, souriant pour la caméra.
« Nous sommes en 2020 et nous vivons à l’ère du numérique, mais nous comptons toujours sur des crayons de plomb et des bulletins de vote en papier pour l’exercice du droit le plus fondamental d’une société libre. » - Lui Greco

« Nous sommes en 2020 et nous vivons à l’ère du numérique, mais nous comptons toujours sur des crayons de plomb et des bulletins de vote en papier pour l’exercice du droit le plus fondamental d’une société libre, explique Lui Greco, un advocat vivant avec une perte de vision. La législation et le processus de vote dans ce pays doivent suivre le rythme de la technologie et de la législation fédérale en matière d’accessibilité pour permettre à chaque citoyen de voter de la manière qui lui convient. »

Dès 1874, les Canadiens aveugles ou ayant une vision partielle ont eu le droit de vote. Cependant, la seule option qui leur était offerte était de faire marquer leur bulletin de vote par le scrutateur, en présence des agents assermentés des candidats. C’est loin d’être ce qu’on peut qualifier de vote secret.

Des modifications ont été apportées à l’Acte des élections fédérales en 1930 pour permettre aux Canadiens vivant avec une perte de vision d’amener avec eux un ami ou un parent de confiance au lieu de vote pour les aider à marquer leur bulletin de vote.

Après des décennies d’efforts de sensibilisation, Élections Canada propose désormais des modèles tactiles et des loupes, mais les Canadiens ayant une perte de vision demeurent entravés par des obstacles qui les empêchent de voter de manière indépendante et de valider leur bulletin de vote.

« L’accessibilité des élections au Canada a fait beaucoup de chemin depuis 1874, mais il reste encore beaucoup de travail à faire, déclare Thomas Simpson, directeur des affaires publiques et de la défense des droits d’INCA. Tant que les Canadiens vivant avec une perte de vision ne pourront pas voter et valider leur vote de manière indépendante, le processus de vote au Canada ne sera pas réellement accessible. »

La technologie peut aider à mettre sur un pied d’égalité les électeurs qui sont aveugles ou ont une vision partielle. Lors des élections fédérales de 2019, certains électeurs ont pu déposer leur bulletin de vote de manière indépendante en utilisant un dispositif de grossissement derrière l’isoloir, tandis que d’autres ont pu utiliser des applications d'intelligence artificielle sur leur téléphone intelligent. Cependant, cette méthode n’a pas été largement utilisée, car aucune politique ou procédure officielle n’était en place et certains électeurs – en particulier parmi les personnes âgées – n’avaient pas accès à un dispositif intelligent doté d’intelligence artificielle.

Plusieurs provinces et territoires du Canada utilisent déjà des machines à dépouillement électroniques dotées de fonctions audio qui lisent la liste des candidats et aident les électeurs à voter et à vérifier leur vote de manière indépendante. Le vote par téléphone est également une option en Colombie-Britannique ainsi qu’en Australie.

« INCA a présenté un certain nombre de recommandations aux membres de la députation fédérale ainsi qu’à Élections Canada, notamment l’utilisation du vote par téléphone et de machines à dépouillement électroniques avec sortie audio, ajoute M. Simpson. Nous aimerions également voir une formation accrue pour les travailleurs électoraux qui aident les électeurs handicapés, afin d’assurer une uniformité dans les bureaux de vote d’un bout à l’autre du pays. »

INCA aimerait que ces mesures soient mises en place avant les prochaines élections fédérales. Pour en savoir plus sur l’histoire du vote des Canadiens aveugles ou ayant une vision partielle – et sur la façon dont le Canada se compare à d’autres pays –, visitez inca.ca/90ans. 

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